En choisissant un chemin nouveau, peu emprunté, il est courant de rencontrer de nombreux individus qui ne sont ni de notre avis ni disposés à le comprendre. C'est souvent le cas lorsque l'on vit au quotidien un ou plusieurs aspects du maternage. Je viens de suivre une discussion d'un forum internet où chacune décrivait des dialogues délicats, des réflexions qui fatiguent, des commentaires qui fâchent.
Le plus souvent, nous réagissons au commentaire par conditionnement. C'est à dire que nous ne choisissons pas consciemment notre comportement-réponse mais, par défaut, nous nous laissons atteindre par la remarque. Dans ce cas, cela peut engendrer une "réaction" de colère, de frustration ou encore de dévalorisation. Ce comportement est façonné par notre éducation, les exemples que nous avons eu en terme de communication et nos expériences passées à ce sujet. En réalité, ce n'est pas la réflexion qui fatigue ni le commentaire qui fâche mais c'est nous-même qui sommes fatigués ou fâchés face à cette situation. Comment prendre la situation plus sereinement?
Etre pro-actif signifie que nos actions découlent d'une décision que nous avons choisit consciemment. Par notre propre volonté, nous choisissons notre façon de répondre. Nous agissons en fonction de nos principes et de nos idées. Nous ne réagissons plus en fonction du stimulus bien que celui-ci existe toujours. Ainsi, nous pouvons décider de répondre à la même remarque par l'humour, par l'écoute ou par tout autre comportement qui nous semble réellement approprié.
Les commentaires habituels sont si courants que l’on pourrait établir une liste exhaustive. En voici quelques exemples. Je vous propose de vous projeter dans différentes situations. Vous pouvez alors décider consciemment de la réponse que vous voulez donner. Que répondre à cela ? Quel message souhaitez-vous transmettre?
- Tu l'allaites encore?
- Toujours au sein?
- Si tu l'habitues aux bras, il ne les quittera jamais.
- En écharpe : Il n'a pas mal? pas trop chaud? Vous allez le portez ainsi longtemps?
- Où est sa chambre? ll dort encore avec vous?
- Tu n'as pas le choix, laisse-le pleurer pour qu'il dorme seul.
- Ca ne lui fait pas de mal de pleurer un peu!
- Si tu cèdes à tous ses caprices, il va te mener par le bout du nez!
- Il va se faire mal avec ça!
- Tu n'as pas peur qu'il tombe!
Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses ! Ce n’est pas qu’une question de mots mais il s’agît aussi de sentiments. Voulez-vous être vexées ou voulez-vous profiter de cette occasion pour partager votre expérience ? Voulez-vous écouter le reproche ou plutôt l’attention qu’on a porté à votre enfant ?
Personnellement, les premiers mois, je me vexais pour toutes les réflexions que j’entendais. Je manquais d'assurance. J'avais plus besoin de me sentir acceptée en tant que maman que de recevoir des conseils ou des avertissements. Cette situation ne me convenait pas. C’était pesant de réagir ainsi autant pour moi que pour mon entourage proche. On devait toujours me prendre avec des pincettes ! Je prends de plus en plus conscience de ma situation. Je me rends compte que le problème n’est pas l’avis entendu mais ma susceptibilité. C’est à moi de décider de ne plus accepter de me vexer par les commentaires d’autrui.
J’affine chaque jour ma démarche. Un exemple que j’aime citer n’est qu’une anecdote mais il me semble explicite :
J’allais faire mes courses et Petit Bonhomme ne voulait pas se séparer d’un mètre ruban ! Il trouvait l’objet intéressant mais moi, j’avais peur de ce qu’on allait penser : Il allait se faire mal avec ou encore ce n’était pas propre qu’il le mette à la bouche. Cependant, j’étais résolue à ne pas me sentir vexée par des réflexions ni mal à l’aise du regard des autres. Je m’aventure ainsi dans le supermarché du coin.
Une mamie me lance un " Il mange un mètre ruban votre fils!" Je la regarde en souriant et réponds : "oui, c'est un futur architecte!" Elle a sourit à son tour et m'a saluée en s'éloignant!
Il est difficile d’admettre que nous sommes responsables de nos sentiments. Lorsque nous le comprenons, c’est une libération d’esprit.